H comme Henry

Pour retracer la vie d’Henry, c’est un vrai micmac de noms de famille ! J’ai essayé d’y voir plus clair mais plus j’avance, plus je recule…

Henry Besson dit Passot est né en 1693 et il est le fils de Pierre Besson dit Passot et Michelette Large. Jusque-là tout va bien. Ses parents se sont mariés en 1677 et ont eu en tout onze enfants entre 1678 et 1699. Mais voilà que déjà ça se complique. Car si Henry et son père se nomment « Besson dit Passot » dans l’acte de naissance d’Henry, Pierre s’appelle Besson uniquement dans son acte de mariage. Et ce n’est que le début des surprises, la preuve par la liste des noms de famille du père d’Henry pour chacun des enfants :

  • Gabriel en 1678, Pierre Passot de Mussery ;
  • Marie en 1680, Pierre Besson de Mussery ;
  • Estienne en 1683, Pierre Besson dit Passot ;
  • Benoiste en 1684, Pierre Besson dit Passot ;
  • Jean en 1686, Pierre Besson ;
  • Antoinette et Benoiste en 1688, Pierre Besson ;
  • Jeanne en 1690, Pierre Passot ;
  • Henry en 1693, Pierre Besson dit Passot ;
  • Berthe en 1696, Pierre Besson (demeurant à Mussery) ;
  • Anthoinette en 1698, Pierre Besson dit Passot (demeurant à Mussery) – il s’appelle Besson pour son décès sept mois plus tard.

Cela fait tout de même déjà pas mal de dénominations : Besson, Besson de Mussery, Besson dit Passot, Passot. Heureusement que le nom de sa femme ne change pas me direz-vous, cela permet au moins de le suivre. Si vous saviez… Allez je vous raconte : Michelette aussi change de nom de famille. Pour leurs deux derniers enfants elle se nomme Michelette Fayard. On peut pourtant être sûr que c’est bien elle car pour le décès de « Thoinette » elle est bien nommé Large et non Fayard. Il paraitrait même qu’elle a encore changé de nom pour son décès mais je n’ai pas encore vérifié cette information.

Mais alors pourquoi notre petit Henry s’appelle Besson dit Passot ? Pourquoi ce « dit » ? Est-ce un surnom ? Petit résumé de l’histoire des noms de famille.

Les noms romains, composés de trois parties (praenomen, nomen, cognomen), se répandent en Gaule lors de la conquête du territoire mais après les invasions barbares, ils disparaissent pour laisser la place aux prénoms germaniques uniques. Puis, avec la christianisation, les prénoms des saints prennent le dessus. Et puis au XIIème siècle, avec l’essor démographique, vient la nécessité de différencier les personnes qui portent souvent le même prénom. Les noms de famille deviennent héréditaires à partir du XIVème siècle mais leur orthographe n’est pas fixée avant l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, en tout cas officiellement, puisque désormais les baptêmes, mariages et sépultures doivent être enregistré dans des registres paroissiaux. Aux XVIème et XVIIème siècles, des édits et ordonnances sont proclamés pour interdire de changer de noms de famille et même si ce n’est pas toujours respecté, cela devient la tradition. Il faut attendre ensuite la loi du 6 fructidor an II pour vraiment fixer le nom de famille : le nom et le prénom d’une personne sont ceux qui figurent sur son acte de naissance. Dernière loi en date (ou presque), celle du 18 juin 2003, qui stipule que le nom de famille peut être transmis indifféremment par le père ou par la mère (ou même les deux).

D’où vient ce nom de famille ? Quel en est l’origine ?

Il existe plusieurs types de noms de famille, voici les quatre principaux :

  • un trait physique (ex : Petit, Legrand) ;
  • un trait de personnalité ;
  • un lieu (ex : Croze) ;
  • une profession (ex : Boulanger).

C’était donc une sorte de surnom qui permettait de distinguer les habitants d’un même village par exemple.

Revenons à notre Henry. Visiblement, il a tout simplement le même nom de famille que son père. Mais je n’ai toujours pas répondu pour le nom de son père : pourquoi « dit Passot » ? Eh bien je ne pourrais pas vous répondre aujourd’hui malheureusement.

Ma première hypothèse était qu’il venait d’un lieu-dit qui s’appelle Passot, car un autre Pierre Besson est dit « des Canards » qui est un hameau du village. Mais il n’y a pas de lieu-dit « Passot ». Et puis je suis tombé sur des généalogistes qui avaient renseignés pour ses pères et mères Claude Besson et Claudine Passot : euréka ! Pour moi, à partir de là, il se nommait comme ça car c’était le nom de sa mère. Encore fallait-il retrouver son acte de naissance et au XVIIème siècle ce n’est pas toujours facile. Je cherche toujours parmi les arbres en ligne et je tombe sur l’un d’eux, très bien renseigné au niveau des sources, qui cite une source qui donne le nom de la mère, Berthelon : grande déception. Ce document étant un testament uniquement consultable en salle de lecture des archives de Saône-et-Loire, je ne peux pour l’instant vérifier cette source mais j’ai vraiment hâte.

Les Besson à Saint-Bonnet-des-Bruyères, c’est un vrai casse-tête… mais quel régal généalogique !

H Comme Henry
village de St-Bonnet-des-Bruyères (Rhône), berceau de la famille d’Henry – source : rhonetourisme.com

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