On s’attaque à un gros morceau puisque ce choix pour la lettre V nécessite l’explication de trois mots : Villefranche, Saône et le nom des gentilés de la ville (suspense !).
Mais d’abord, quelques mots sur Villefranche-sur-Saône. C’est l’ancienne sous-préfecture du Rhône et maintenant la préfecture du nouveau Rhône (oui je sais c’est compliqué, mais nous, les Rhodaniens, on n’y comprend rien). Sa rue Nat (rue nationale) est célèbre pour y voir défiler la vague des conscrits au mois de janvier. C’est d’ailleurs Villefranche qui en est la « capitale » (des conscrits). Mais cela mériterait un autre article. En ce qui concerne ma généalogie, elle est utilisée 39 fois !
Revenons à nos moutons. Villefranche est créée par Humbert III, sire de Beaujeu, en 1140. Une charte de franchise (mouvement du XIIème-XIIIème siècle, affranchissement de certaines villes) est rédigée en 1260 et c’est ce qui va lui donner son nom, comme beaucoup d’autres villes franches du royaume. Ville, vous savez maintenant d’où ça vient et franche est issu du latin francus qui veut dire « libre ».
Deuxième mot à « étudier », Saône. Les linguistes sont plutôt prudents avec cette étymologie. La Saône c’est appelée Brigoulos et Arar mais on ne voit pas très bien comment on pourrait en arriver à Saône. Cela viendrait d’un troisième nom : Souconna, déesse celte protectrice du peule des Séquanes (qui peuplaient la Franche-Comté ; la rivière prend sa source juste au-dessus dans les Vosges). Le nom évoluera petit à petit jusqu’à celui qu’on lui connait aujourd’hui. Au XVIIème et XVIIIème siècles par exemple, on la nomme Sagona.
Dernier point, le nom des gentilés. Non, ce ne sont pas les Villefranchois ou les Villefranchais. Ni même les Franchevilliens. Ce sont les Caladois et les Caladoises. Oui môsieur ! Et pourquoi donc me direz-vous. D’après le dictionnaire historique de la langue française, calade est un mot régional (Rhône et Provence) dérivé de calar « détendre, laisser aller ». Cela désigne un endroit ou passage pavé. À Villefranche, le parvis de la collégiale Notre-Dame des Marais est pavé…
Je ne l’aurai jamais trouvé ! Les Caladois et les Caladoises 🙂 J’adore !
Même les Lyonnais ne le savent pas parfois ! Et pourtant nous sommes vraiment très proches.