X comme Xavier

Des Xavier j’en ai 35 dans ma généalogie. 28 sont nés en Ardèche mais sur les 7 restants, 5 sont issus d’Ardéchois donc… ça ne compte pas vraiment, si ? Je ne vais pas vous parler d’un Xavier ou d’un autre mais de toute une famille de Xavier. Des Xavier sur cinq générations ! Oui, oui, cinq générations. D’Augustin Xavier, né (approximativement) en 1838 à Xavier, en 1984. Presque 150 ans de Xavier.

En réalité, il y en a sept prénommés Xavier. Augustin Xavier a eu neuf enfants dont :

  • Claude Félix qui a eu un premier fils prénommé Félix Xavier ;
  • et Xavier Firmin qui lui-même a eu six enfants : Marcel Xavier (l’ainé) ; Émile qui a eu comme premier fils Xavier Maurice ; Maurice qui a eu également un second fils se prénommant Xavier ; et enfin Raymond qui est l’heureux grand-père du dernier des Mohicans… euh des Xavier !

Il y a donc au moins un Xavier par génération.

Je vous l’accorde, ce n’est pas toujours le prénom usuel, même si c’est le premier inscrit sur l’état civil. Mais cette tradition familiale est assez représentative des habitudes de nos ancêtres.

Un prénom, c’est un héritage. Immatériel, certes, voire spirituel, mais un héritage quand même. Et un héritage choisi qui plus est, au contraire du nom de famille. Le prénom est choisi par les parents, les grands-parents ou les parrains/marraines. C’est un lien entre l’enfant et celui qui le prénomme. Cette personne peut d’ailleurs y mettre des intentions, conscientes ou non, des marques du passé, ou attribuer au prénom des valeurs qui contribueront au bonheur et au futur du bébé, en somme des attentes. Ce ne sont pas les psychogénéalogistes qui vont me contredire sur ce coup-là.

Le prénom est donc un héritage du passé de notre famille et est parfois à l’origine de tradition familiale. Comme ici avec les Xavier, ou de mon côté paternel avec les prénoms composés (« Jean-XXX ») pour les garçons. Ou bien encore des traditions plus générales, des habitudes populaires : donner le prénom des parrains/marraines ou celui des grands-parents ; donner un prénom catholique pour certaines régions comme Marie ou Joseph ; ou bien encore donner le prénom traditionnel de la région comme François-Régis autour de Lalouvesc où le saint éponyme est décédé. C’est parfois aussi une manière de faire « revivre » un proche décédé ou alors on attribue le même prénom à plusieurs de ses enfants jusqu’à celui qui survivra. Dans certaine région du monde on donne même des indications généalogiques grâce au prénom comme en Russie (Ivanovitch = fils d’Ivanov ou Sergueïevna = fille de Sergueï) ou dans certains pays arabes (Benamar = fils d’Amar).

Le choix du prénom est donc très important dans la lignée familiale. Ici, aucun n’avait ce prénom avant Augustin Xavier. En revanche, on retrouve cinq autres Xavier chez ses neveux et petits neveux. La transmission de ce prénom, dans cette famille, se fait toujours par les hommes. Aucune fille ou sœur d’Augustin Xavier n’a eu d’enfants ou petits-enfants avec ce prénom. Ce n’est pas étonnant quand on sait que Xavier est à l’origine un nom de famille et non un prénom. Cela vient du basque etcheberri qui veut dire « maison neuve ». Saint François-Xavier vient d’ailleurs de la ville de Javier (ou Xavier en basque) située en Navarre non loin de Pampelune. C’est suite à sa canonisation que Xavier est devenu un prénom (au XVIIème siècle).

Pas sûre que les dernières générations de cette famille ardéchoise aient encore conscience de cet héritage. Surtout que le prénom de Xavier n’est clairement plus à la mode depuis les années 1980.

X Comme Xavier

Cet article a 2 commentaires

  1. Dominique C

    super intéressant l’origine du prénom Xavier !

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