I am going to tell you about William… Quoi ?! Non non non, je ne finirai pas le challenge AZ en anglais, rassurez-vous ! C’est seulement un tour de passe-passe pour cette lettre W qui n’a qu’une occurrence dans ma généalogie, Willy, beaucoup trop contemporain pour que je vous en parle. Je gruge donc avec cette petite traduction et je vais vous parler de Guillaume.
Ce serait plutôt Guilhaume, prononcé Guillaume bien sûr. Je suppose que c’est une caractéristique de la région. D’ailleurs, le lieu où il a vécu depuis son mariage jusqu’à sa mort, Pralhac (commune de Loudes en Haute-Loire), doit certainement se prononcer « Praillac », mais je ne suis pas linguiste donc je ne voudrais pas dire de bêtise.
Guilhaume est né à Grandrieu, en Lozère, en 1795. Il y a certainement vécu toute son enfance, avec son père Jean Antoine et sa mère Louise. Mais c’est à Loudes, en Haute-Loire, à une cinquantaine de kilomètres au nord, non loin du Puy-en-Velay, qu’il se marie avec Dorothée en 1822.
Le couple a eu sept enfants : quatre filles, trois garçons. Malheureusement, une des filles meurt en bas âge et un des garçons meurt à seulement 24 ans. Mais les cinq autres se marient et ont à leur tour des enfants que, pour certains, Guilhaume connaitra. Leur deux derniers enfants, autre Guilhaume et Sophie, sont des jumeaux, nés en 1840. Les deux survivent, se marient et ont des enfants ! D’ailleurs, Guilhaume aura lui-même des jumeaux, Auguste et Jean, malheureusement eux ne survivront que 24 heures. Sophie, elle, est mon ancêtre.
Autre particularité, généalogique cette fois, les fils de Guilhaume se sont tous les deux mariés à Loudes alors qu’un des deux s’est marié avec une femme de Siaugues-Sainte-Marie. Si vous faites de la généalogie, vous savez qu’habituellement, les femmes se marient dans leur commune de résidence. Ici, ce n’est pas le cas pour l’un des deux. Mais ce n’est surtout pas le cas de leurs sœurs qui se sont toutes deux mariées dans une autre commune alors qu’elles habitaient bien à Loudes. Il a donc fallu ruser pour les trouver. Heureusement, j’en ai trouvé une grâce à Geneanet et pour l’autre, un indice figurait dans l’acte de mariage de sa sœur : son mari était présent et leur ville de résidence était indiquée.
Lors de mes recherches pour constituer la famille de Guilhaume et Dorothée, j’ai d’abord consulté les recensements de Loudes. Ils ont toujours habité à Pralhac donc il a été facile de les suivre. Par contre, ce sont les prénoms qui m’ont donné du fil à retordre. Le premier recensement disponible est celui de 1846 : Guilhaume, chef, 50 ans ; Dorothée, sa femme, 44 ans ; Jean, leur fils, 8 ans ; Sophie, leur fille, 5 ans. Je connaissais déjà Sophie puisque c’est mon ancêtre et j’ajoute Jean, de trois ans son ainé. Pas de trace de Guilhaume, le jumeau, je suppose donc, vu l’âge de Sophie, qu’il n’a pas survécu. Au recensement suivant, en 1851, Sophie et Jean sont toujours là, avec le même écart d’âge, et trois autres enfants plus âgés semblent « revenus au bercail », Rosalie, Virginie et Siméon. Au fil des recensement, la fratrie évolue mais les données sont assez cohérentes. Je pars donc de là pour mes recherches dans l’état civil. Oui mais voilà, Jean est introuvable et Guilhaume, lui, a bel et bien survécu et s’est même marié. Sa femme a d’ailleurs le même nom que la femme du fameux Jean au recensement de 1872. Je dois me faire une raison, Jean n’existe pas. Mais alors comment ne pas se souvenir que deux de ses enfants ont le même âge puisque ce sont des jumeaux ?! C’est incompréhensible pour moi. Mais c’est peut-être une erreur de transcription au recensement. On va dire ça.
Autre fait « évolutif » trouvé dans les recensements, Guilhaume avait une femme « handicapée ». En 1856 elle est dite borgne. En 1861, en revanche, elle n’est plus borgne mais bègue. La malheureuse, elle qui devait être si contente d’avoir retrouvée la vue, voilà qu’elle en perd la parole… Il vaut mieux rire des « fautes » des recensements.
Guilhaume meurt donc à Pralhac, là où il a vécu toute sa vie de mari et de père de famille, seulement quelques mois après sa femme, à l’âge de 72 ans, en 1868.
Finalement, ce Guilhaume est un cas pratique en quelque sorte : les erreurs des recensements, les mariages des filles dans d’autres communes que celles où elles résident, les indices à trouver dans les actes des frères et sœurs, etc. Encore de très agréables recherches que celles-ci.