Aujourd’hui je vais vous parler d’une ville qui n’existe pas. En fait si, elle existe (sûrement) mais je n’arrive pas à trouver quel est son vrai nom. C’est une ville de Thessalonique, en Grèce, et c’est à peu près tout ce que je sais.
Un de mes arrière-grand-oncle est mort là-bas à 26 ans. Il faisait partie du 260ème régiment d’infanterie. D’après certaines sources, ils arrivent là-bas vers le 20 décembre 1915. Les soldats doivent fortifier un terrain situé sur la rive gauche de la rivière Galiko (Gallikos) pour organiser le camp retranché de Salonique.
On connait peu les combats qui ont eu lieu en dehors de l’Europe. On n’en entend guère parler dans les salles de cours. L’expédition de Salonique (1915-1918) a pourtant bien existé et avait pour but premier d’aider les Serbes notamment pour évacuer leurs troupes des Dardanelles mais également toutes les troupes de l’Adriatique. Dans un second temps, l’objectif était de faire diminuer la pression sur le front ouest.
Camille Jean n’est pas mort au combat à Hidzerabati ; il est tombé dans la rivière, une chute accidentelle d’après les papiers. Il est « mort pour la France » en service commandé.
Quelques chiffres :
Département –
Habitants –
Utilisations 1
Subdivisions 1
Visites 0
En effet retrouver les localités de cette partie méridionale de la Macédoine est complexe. Grecque depuis 1913 à l’issue de la seconde guerre balkanique, elle reste revendiquée par la Bulgarie. Les échanges de population imposés par les traités vont conduire au déplacement massif des populations slavophones et turcophones et leur remplacement par des réfugiés grecs d’Asie mineure (traités de Neuilly 1919 et de Lausanne 1923). Ceci aura pour conséquence l’abandon de nombreuses localités, la fondation de nouveaux village et surtout l’hellenisation de l’ensemble de la toponymie locale.
Le journal de marche du 260e RI donne cependant des indications qui à défaut de retrouver l’exacte correspondance de ce lieu Hidzerabati, permet de le situer : “Le 20 décembre, le 260e occupe la rive gauche du Galiko vers Hidzerabati. Le terrain que le régiment doit fortifier est formé de hauteurs rocheuses dont les croupes rayonnent en éventail vers le nord autour du mont Cevin (Matterhorn). En avant, la vue s’étend sur la plaine jusqu’au village d’Ambarkoj.”
Ambarkoj est la transcription phonétique du nom du village d’Ambar Köy aujourd’hui Μάνδρες (Mandres), à une vingtaine de kilomètres au nord de Thessalonique.
https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0001955914/v0001.simple.selectedTab=record (nommé Ambarkoeï sur cette carte de 1916).
Le mont Cervin / Matterhorn est le nom donné par les troupes alliées au point culminant des formations rocheuses au nord de Thessalonique. http://www.dublin-fusiliers.com/salonika/1916-birdcage.html
Votre arrière grand-oncle a donc contribué à la création du camp retranché de Salonique, ou birdcage comme l’appelaient les Anglais. Le secteur français sur la rive gauche du Gallikos est principalement concentré sur ces hauteurs, où deux lignes de retranchements vont être édifiées, sur la crête nord (celle mentionnée dans le journal de marche puisque la vue s’étend jusqu’à Mandres situé dans la plaine encore plus au nord) et sur la crête sud.
Un passionné a recherché et géolocalisé les traces de ces retranchements : https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=34995
Ouahou ! Merci beaucoup pour toutes ces précisions !